Je suis à Nasca depuis 10 jours. C'est une ville qui a beaucoup changé. Full touristes. Mais c'est une petite ville que j'aime bien. J'y ai passé beaucoup de temps il y a quelques années pour mes fouilles de doctorat. Le temps y a fait son oeuvre. Il y a ici des gens vieux que j'ai connus jeunes, des gens morts que j'ai connus vieux. Du pavé là où il y avait de l'asphalte, de l'asphalte où il y avait du gravier, des chemins de gravier où il n'y avait rien. Il y a un autobus que je sais pertinemment avoir déjà pris qui repose sur des blocs, attendant d'être vendu livre par livre pour la ferraille.
Bref, le temps, on n'y échappe pas..... et tout ça.
Trame sonore: Digging in the Dirt (P. Gabriel)
Oh, et pour le titre de ce billet, il s'agit de la traduction, grosso modo, de “Nanasca”, d'où la ville tire son nom. L'inca Topa Inca, lorsqu'il a conquis la région qui était alors aux prises avec une terrible sécheresse, se serait exclamé “Ay, Nanasca!”. Terre de souffrances. Le nom est resté.
Aujourd'hui on dirait: “Cibole, méchante dompe!”.